Marie Ernest Jean MALHERBE

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Bien que non originaire de la commune d’Echandelys, Jean MALHERBE y a exercé ses talents de médecin pendant plusieurs années autour de la Première Guerre Mondiale. Il voit le jour au hameau de Grenot, commune de Rigny-sur-Arroux, en Saône et Loire, le dimanche 30 décembre 1877. Son père, Benoît Joseph, alors âgé de 37 ans, est dit propriétaire. Il est peut-être médecin comme l’indique le recensement de 1896. Sa mère, Jeanne Françoise Marguerite ROCHU, est âgée de 29 ans. Trois enfant sont nés avant Jean. Henri, vers 1870, futur directeur d’assurances, Cécile vers 1875 et Léonie vers 1877. Après Jean arrive Marie vers 1879.

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Il habite à Paris lors de sa visite d’incorporation, mais c’est le conseil du Puy-de-Dôme qui le considère comme bon pour le service en 1897. Etant étudiant en médecine, il en est dispensé et n’est incorporé au 29e RI d’Autun que 14 novembre 1898. Il est rendu à la vie civile le 20 septembre 1899. Le 19 juin 1901, il habite chez Melle Simon, 4 rue Jarense à Lyon. Le 24 septembre 1904, il est affecté à la portion mobile du 61e RIT. Il obtient son diplôme de docteur en médecine le 21 juillet 1905 et est promu médecin major de 2e classe des réserves par décret du 2 juillet 1906. Le 29 décembre 1910, il passe médecin-major de 1e classe. Il exerce ses premières années d’activité médicale à Echandelys, après 1911, les habitants le voyant passer au volant de sa De Bion BH.

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A la déclaration de la guerre, il est affecté à l’hôpital temporaire n°4 de Bourges. Situé dans l’institution Sainte Jeanne d’Arc, ancien pensionnat pour jeunes filles, il y reste jusqu’au 20 mars 1915, date à laquelle il passe au dépôt de convalescents de Nevers.

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Il passe ensuite à l’hôpital n°6 de Châlons-sur-Saône, ce qui le rapproche vraisemblablement du domicile familial. Mais le 5 août 1915, il passe à la réserve du personnel sanitaire à Gondrecourt et est alors considéré comme étant aux armées sur sa fiche matricule. Quinze jours plus tard, il passe à l’ambulance 1/8 et se retrouve au contact direct des blessés revenant du front. Même si il est impossible de suivre les déplacements de cet hôpital de campagne, on peut être sûr que le canon tonnait non loin. Les renseignements deviennent plus précis lorsque Jean passe au 322e RIT le 5 juin 1917. Peut-être remplace-t-il M Vidal, médecin aide-major de 1e classe du 2e bataillon blessé par éclat d’obus le 12 mai dans la région d’Auberive ? Mais bientôt le 322e RIT est dissout et Jean se trouve affecté au 104e RIT le 6 août 1917. Son nouveau régiment est dans le secteur de Prosnes, au cantonnement de Sept-Saux, réputé pour sa saleté et son délabrement. Jean est alors médecin aide-major de 1e classe au 1e bataillon. Pour rendre le village habitable, les soldats évacuent tout le fumier et les immondices et s’en servent astucieusement à la fumure de 7 hectares de jardins potagers qui, dans les mois qui suivent, deviennent particulièrement productifs. Après le départ du 104e RIT, l’état-major laisse même plusieurs soldats jardiniers pour continuer l’exploitation et distribuer les légumes aux divisions de passage. C’est par centaines de mille que, choux, carottes, salades, seront donnés aux troupes cantonnées à Sept-Saulx et aux abords. Des visiteurs viennent de loin les admirer et jusqu’après l’armistice l’armée vient s’y approvisionner en légumes. La dérivation de la Vesle, dépôt d’immondice est également nettoyée. Une porcherie est créée, permettant grandement d’améliorer l’ordinaire. Un vaste foyer du soldat, le plus beau peut-être dans la zone avancée est organisé dans une grande ferme, comportant cantine, salle de correspondance, bibliothèque, salle de jeux, etc. Un petit théâtre complète cette organisation. Un artiste peintre de Vichy y déploie tout son talent. Le cantonnement a bientôt aussi son salon de coiffure, ravissante salle décorée par le même artiste qui malheureusement ne tarde pas à être complètement détruite par un obus de gros calibre. Les soldats réparent également l’église qui avait vu passer Jeanne d’Arc la veille du sacre de Reims, et dont les toits et voûtes étaient effondrés. De même, le cimetière qui accueille tous les morts des batailles de Monts de Champagne est réorganisé.

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Mais tous ces travaux n’entament pas l’activité du régiment au front. Même s’il ne tient pas un secteur précis, les travaux qu’il y effectue sont légions et le régiment, situé sur la seule grande voie de communication du secteur, subit de nombreux tirs d’artillerie allemande. Jean y gagne sa première citation à l’ordre du 104e RIT n°330 le premier mars 1918 : docteur très distingué, d’un dévouement absolu au front depuis 29 mois ;d’abord chargé dans un hôpital d’un service médical important où il a rendu les plus grands services, puis sur la ligne de feu où il ne cesse de prodiguer aux malades et aux blessés ses soins éclairés ; s’est particulièrement signalé pendant la période de juillet et août 1917dans la région des Marquises et du Cornillet. Le régiment est particulièrement arrosé au mois de mai 1918 par des tirs de réglage qui semblent préjuger d’une attaque prochaine. Jean y reçoit sa seconde citation à l’ordre du 104e RIT n°351 du 4 juin 1918 : pendant huit jours du 24 au 31 mai 1918, dans un cantonnement bombardé, a montré un grand esprit de sacrifice dans les soins aux blessés et en demeurant au danger même hors de son tour de service. L’attaque n’a lieu que dans la nuit du 14 au 15 juillet 1918 à 4 heures du matin, précédé par un bombardement commencé à minuit. Ce dernier arrose les premières lignes avec des obus à gaz toxiques et plus particulièrement les batteries. A l’arrière, au contraire, les pistes, les routes, les villages, les carrefours, les ponts sont bombardés jusqu’à 10 à 15 kilomètres par des obus ordinaires. Les Allemands avaient donc l’intention, et même la certitude, d’occuper ces positions le soir même pour gagner au plus tôt la forêt de Reims. Le commandement avait fait évacuer les monts en y laissant seulement de faibles détachements qui devaient par leurs tirs rapides, faire supposer à l’ennemi une occupation très dense et très forte. Les Allemands modifient alors leurs tirs et un feu d’enfer tombe sur les premières lignes et sur les boyaux et tranchées des monts, tombant dans le vide ou à peu près. L’infanterie allemande, à son arrivée sur les crêtes, est reçue par un formidable feu de barrage qui oblige les assaillants à se précipiter dans les tranchées et dans les abris à proximité qui avaient été ypérités avant l’évacuation. Vers 8 heures, elle parvint cependant à déboucher en avant de la voie romaine, mais est arrêtée par les tirs d’obus et de mitrailleuses. L’attaque allemande a échoué. Jusqu’au 18 juillet, jour de la relève, le bombardement allemand se poursuite de manière intense jour et nuit. Les pertes du 104e RIT atteignent 11% de ses effectifs.
Début août 1918, le régiment est dissout, transformé en deux bataillons de pionniers affectés respectivement à la 124e et à la 163e DI. Ne connaissant pas l’affectation de Jean, nous ne pouvons savoir où il se trouvait. Nous avons par contre connaissance d’une nouvelle citation à l’ordre du bataillon de pionniers 1/104 n°6 non daté dont le texte est le suivant : Médecin aussi distingué que dévoue ; pendant tout son séjour au bataillon n’a cessé, aussi bien au feu que pendant le repos à faire preuve de courage, d’énergie et de haute valeur morale ; vient encore de se concentrer tout entier aux soins à donner à la population civile des villages reconquis. Jean est renvoyé dans ses foyers le 3 février 1919 et regagne Echandelys. Le 11 juin 1919, le couple que Jean forme avec son épouse Marie Charlotte Emilie Madeleine MESSIE, alors âgée de 35 ans, donne naissance à une petite fille, Louise Annie Marie. Puis il déménage puisque Jean est dit habiter à Couches-les-Mines en Saône et Loire, sa région d’origine, le 16 décembre 1921, laissant le Dr BESSET également soldat pendant la Première Guerre Mondiale, seul praticien d’Echandelys.

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Sa fiche matricule le dit père de 5 enfants en 1923. Le reste de sa vie nous est inconnu.

 

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